La laicité, nouvelle religion nationale
Nicolas Sarkozy et Manuel Valls ont de l’affection pour la Camargue, où ils se sont volontiers mis en scène, et en selle. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ils ont développé, l’un et l’autre, une vision tauromachique de la laïcité, virile et agressive, chacun dans un style différent.
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Nicolas Sarkozy a parlé de « laïcité positive », ce qui revenait à relativiser la séparation des cultes et de l’Etat instituée par la loi de 1905, à la fois pour mieux contrôler l’islam et pour renouer avec les racines « millénaires » de la France, comme il aime à le dire en reprenant une thématique du Front national et de la droite antirévolutionnaire, afin de suggérer son attachement au statut de « fille aînée de l’Eglise », dont s’est longtemps targuée la monarchie. « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes (…) la laïcité n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire, elle n’aurait pas dû », a-t-il déclaré dans son discours du Palais de Latran, le 20 décembre 2007, avant d’en appeler à la « transcendance » et à la « spiritualité » et d’affirmer que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur » – mais sans doute l’imam ?…
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